Alejandro Tapia Vargas est psychologue, enseignant et chercheur à l'Universidad de Monterrey. Il a également une maîtrise en histoire, présentée à l'Escuela Nacional de Antropologia e Historia. Le résultat de cette double casquette s'appelle La escritura: símbolos de conversión en las crónicas novohispanas, un ouvage où se mêle ethnohistoire, historiographie et sémiotique.
On est souvent habitué à lire et à critiquer l'écriture et la compréhension biaisé qu'avaient les chroniqueurs espagnols à leur arrivée en Nouvelle-Espagne. Ce n'est pas pour rien que Miguel León-Portilla publia il y a cinquante ans son best-seller Visión de los vencidos. Relaciones indígenas de la Conquista. Du côté français le docteur Georges Baudot, grande figure américaniste toulousaine, et Tzvetan Todorov avaient proposé ensuite une réflexion semblable dans Récits aztèques de la conquête, ouvrage publié au Seuil en 1983.
Tapia Vargas nous propose une démarche herméneutique complémentaire aux deux oeuvres citées précédemment. Il s'intéresse notamment aux préjugés qui se reflètent autant dans les éléments rapportés par les anciens chroniqueurs que dans leur manière de les rapporter. Car leur écriture, leur manière de rédiger est toute imprégné des éléments de la rhétorique propres à cette époque encore marqué par un esprit médiéval.
Tapia Vargas nous propose une démarche herméneutique complémentaire aux deux oeuvres citées précédemment. Il s'intéresse notamment aux préjugés qui se reflètent autant dans les éléments rapportés par les anciens chroniqueurs que dans leur manière de les rapporter. Car leur écriture, leur manière de rédiger est toute imprégné des éléments de la rhétorique propres à cette époque encore marqué par un esprit médiéval.
Le prédicat de Tapia Vargas repose sur un questionnement multiple :
- dans quelles circonstances les chroniques ont été rédigées ?
- sur quel types d'informations reposent-elles ?
- comment justifier leur choix selon le point de vue du chroniqueur ?
- quelles étaient ses motivations ?
Le raisonnement de l'historien-psychologue revient sur trois cas d'école : l'Historia General de las cosas de Nueva España par Sahagún, l'Historia de los Indios de Nueva España par Fray Toribio de Benavente dit Motolinia, le Tratado de las supersticiones de Ruiz de Alarcón.
Mais en aucun cas Tapia ne juge les auteurs. Comme tout bon historien, il se borne à lire et exposer l'histoire de manière fluide et accessible en dépit de la complexité du thème. Si vous êtes intéressé(e), vous pouvez vous procurer cette étude sur la page de l'éditeur Trillas.
Voici les liens à consulter pour les expositions et cours que nous avons mentionnées dans la troisième partie du programme :
- Exposition "Humo arómatico para los dioses: una ofrenda de sahumadores al pie del Templo Mayor", Museo del Templo Mayor, 29 mars - 29 août 2012.
- Revue Aquí estamos n°15 sur le blog du CIESAS.
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