L'anthropologue et historien mexicain Miguel Leon-Portilla est une autorité reconnue internationalement pour ses études, ses traductions d'une des variantes linguistiques les plus emblématiques du Mexique : le nahuatl classique. Disciple du Père Garibay, il a pris l'habitude de proposer une nouvelle version pour chaque nouvelle publication entreprise. Ses recherches l'ont amené à s'intéresser autant au droit, à la médecine, à la littérature, à la philosophie, à l'éducation mexicas qui nous ont été transmis au moment de l'arrivée des Espagnols.
Lorsqu'en 2008, les Ediciones Era et El Colegio Nacional eurent la très bonne idée de proposer une anthologie de poésie nahuatl, ils leur a échappé un détail qui a probablement empêché une meilleure diffusion de ces textes et de leur traduction si respectueuse et si inspirante que celle effectuée par le Dr Miguel Leon-Portilla. Pour tout un chacun, il est difficile de dépenser environ 400 pesos (soit 20 €). Dès lors, l'ouvrage n'a pas reçu l'accueil qu'il aurait mérité auprès du grand public.
Heureusement, même si pour nombre de Mexicains il reste peu aisé de dépenser 150 pesos pour un livre, on peut enfin bénéficier d'une version un peu plus abordable. Les illustrations de couverture de l'artiste Vicente Rojo sont d'ailleurs différentes pour cette version.
Si on parle de contenu, le lecteur est parfaitement à l'aise dans cette édition bilingue de textes parfaitement choisis et organisés. La connaissance intime de ces documents, de ces vers, traduits à maintes reprises par León-Portilla mais jamais de la même manière, nous porte vers d'autres temps. Mais on ne peut lire la poésie nahuatl comme on lirait la poésie contemporaine en langue espagnole, notamment parce que leurs objectifs sont différents.
Mais pourquoi parler d' "encre rouge et noire" ? Comme souvent dans la pensée nahuatl, il est commun de penser par diphrasisme, c'est-à-dire d'évoquer un concept, un objet, une personne par deux éléments qui le définissent. C'est ainsi qu'on parlait de guerre au moyen de l'expression "in atl, in tlachinolli", soit "l'eau, le feu". Dans le cas de l' "encre rouge et noire" ou "in tlilli in tlapalli", elle fait référence à l'artiste qui illustre les livres (amoxtli) et au soin nécessaire avec lequel ce dernier doit oeuvrer, en prenant inspiration du sage, de l'homme prudent.
Suivent des chants sur l'amitié, sur les artistes, des textes érotiques, certains conseils d'anciens aux plus jeunes ou de parents à leur progéniture, des chants guerriers, des hymnes à telle ou telle divinité, des poèmes présentant la création de l'univers, d'autres relatant la fondation de Tenochtitlan et sa conquête.
Pour être franc, bon nombre des textes proposés dans La tinta negra y roja sont déjà disponibles dans d'autres versions, notamment sur Internet. L'intérêt de cette anthologie réside principalement dans le fait que Miguel León-Portilla en soit le traducteur.
Lorsqu'en 2008, les Ediciones Era et El Colegio Nacional eurent la très bonne idée de proposer une anthologie de poésie nahuatl, ils leur a échappé un détail qui a probablement empêché une meilleure diffusion de ces textes et de leur traduction si respectueuse et si inspirante que celle effectuée par le Dr Miguel Leon-Portilla. Pour tout un chacun, il est difficile de dépenser environ 400 pesos (soit 20 €). Dès lors, l'ouvrage n'a pas reçu l'accueil qu'il aurait mérité auprès du grand public.
Heureusement, même si pour nombre de Mexicains il reste peu aisé de dépenser 150 pesos pour un livre, on peut enfin bénéficier d'une version un peu plus abordable. Les illustrations de couverture de l'artiste Vicente Rojo sont d'ailleurs différentes pour cette version.
Si on parle de contenu, le lecteur est parfaitement à l'aise dans cette édition bilingue de textes parfaitement choisis et organisés. La connaissance intime de ces documents, de ces vers, traduits à maintes reprises par León-Portilla mais jamais de la même manière, nous porte vers d'autres temps. Mais on ne peut lire la poésie nahuatl comme on lirait la poésie contemporaine en langue espagnole, notamment parce que leurs objectifs sont différents.
Mais pourquoi parler d' "encre rouge et noire" ? Comme souvent dans la pensée nahuatl, il est commun de penser par diphrasisme, c'est-à-dire d'évoquer un concept, un objet, une personne par deux éléments qui le définissent. C'est ainsi qu'on parlait de guerre au moyen de l'expression "in atl, in tlachinolli", soit "l'eau, le feu". Dans le cas de l' "encre rouge et noire" ou "in tlilli in tlapalli", elle fait référence à l'artiste qui illustre les livres (amoxtli) et au soin nécessaire avec lequel ce dernier doit oeuvrer, en prenant inspiration du sage, de l'homme prudent.
Xixmocuitlahui in tlilli, in tlapalli,
in amoxtli, in tlahcuilolli,
intloc, innahuac ximocalaqui
Cette anthologie poétique compte quatorze chapitres articulés autour d'autant de thèmes, versions traduites à partir d'auteurs aussi divers que le tlatoani Nezahualcoyotl que les informateurs de Sahagun. Dans un premier temps, on peut voir des poèmes aux auteurs connus. Mais dans leur grande majorité, les poèmes et chants proposés sont anonymes et résultent d'une tradition orale ancestrale et par conséquent anonymes.in yolizmatqui, in tlamatini.
Suivent des chants sur l'amitié, sur les artistes, des textes érotiques, certains conseils d'anciens aux plus jeunes ou de parents à leur progéniture, des chants guerriers, des hymnes à telle ou telle divinité, des poèmes présentant la création de l'univers, d'autres relatant la fondation de Tenochtitlan et sa conquête.
Pour être franc, bon nombre des textes proposés dans La tinta negra y roja sont déjà disponibles dans d'autres versions, notamment sur Internet. L'intérêt de cette anthologie réside principalement dans le fait que Miguel León-Portilla en soit le traducteur.
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