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VIII Table ronde de Palenque

Il y a un petit mois, Palenque accueillait la huitième édition de la Table ronde homonyme dont le thème central était la sustentabilité des anciennes villes mayas. 

Lors de la conférence inaugurale, Takeshi Inomata a présenté ses travaux sur la ville de Ceibal, notamment commen le LIDAR a permis de redéfinir la topographie de la ville. 



Point commun avec les enregistrements de la Table ronde de Teotihuacan, tout au moins dans ce cas : le son est de mauvaise qualité et on observe rapidement un décalage entre son et image. 

La première table compte deux parties axées autour du monde construit. Guillermo Bernal Romero et Arnoldo González Cruz se sont intéressés aux systèmes de canalisations qui parcourent Palenque. Octavio Quetzacóatl Esparza Olguín a présenté les progrès de l'épigraphie à Coba, au Quintana Roo. Milan Kovac est revenu sur la ritualité et l'idéologie présentes à Uaxactún. Ivan Sprajc a pour sa part démonté l'idée de la descente du Serpent à plumes sur la pyramide homonyme à Chichen Itza. 




Lors de la seconde partie est intervenu Simon Martin sur les migrations des dynasties royales mayas. Lui ont succédé les épigraphistes Érik Velásquez García, Albert Davletshin, María Elena Vega Villalobos et Florencia Scandar avec une réflexion sur le diphrasisme chan ch’e’n et son évolution linguistique, José Huchim Herrera sur la gestion de l'eau à Chichen Itza. Guido Krempel s'est interrogé sur l'utilisation de l'environnement naturel dans la réalisation de rituels à Dos Torres. 

Un débat entre les participants a ensuite eu lieu, avant de laisser place à la seconde table ronde, axée sur la ville habitée et divisée là en trois moments. Lors de la première intervention, Whittaker Schroder a présenté une série de recherches entreprises sur des chèferies intermédiaires situées sur les fleuves Usumacinta y Busilijá. Joel W. Palka est également intervenu sur l'organisation urbaine près de la Laguna Mensabak au Chiapas durant le Préclassique et le Postclassique. Benito Venegas Durán a présenté les résultats d'analyses paléobotaniques et archéobotaniques effectuées sur des échantillons prélevés dans une habitation de caractère commun. Lynneth Lowe a montré comment le site préclassique de Chiapa de Corzo est au coeur d'un système frontalier d'échanges et d'interaction. Dans la seconde partie de cette table, Luz de Lourdes Herbert Pesquera a retracé l'élaboration des encensoirs-effigies au cours de cinq siècles. L'archéologue Akira Kaneko a pour sa part montré les rivalités politiques. Alejandro Tovalín a énoncé une hypothèse de vie quotidienne à Bonampak en fonction de son urbanisation. Enfin Rogelio Rivero Chong s'est interrogé sur le paysage rituel et la géographie sacrée qui pourrait avoir régi la vie des anciens Palencains. 

Le troisième axe des participations tournait autour du processus d'urbanisation. Sont intervenus Mario Manuel Aliphat avec une recherche sur l'archéologie du paysage à Yaxchilán,  Laura Caso Barrera sur le carrefour que Tah Itza représentait entre les Basses terres et les Hautes terres mayas, Bárbara Pieters sur la transformation du paysage naturel de Kaminaljuyu, Armando Anaya représentant un projet collectif sur le caractère multinodal de Yaxnohcah au Campeche, Nicholas Dunning représentant un projet collectif sur l'origine et le développement de gestion de l'eau dans la région élevée des Basses terres mayas. Une table ronde interne a permis aux intervenants de débattre et d'arriver à certaines conclusions communes.

Dernier aspect abordé durant cette huitième table ronde de Palenque et non des moindres, la relation entre patrimoine archéologique et contexte social. C'est Ilan Vit Suzan qui a comparé dans un premier la sustentabilité des villes mayas anciennes et actuelles. Josep Ligorred a partagé ses observations quant à la gestion du patrimoine archéologiques par les populations locales. Enfin Antonio Huitrón a effectué une série d'observations et de propositions sur la gestion du territoire pour la conservation du patrimoine. Suite à un dernier débat interne, Aída Castilleja a prononcé une conférence magistrale sur un problème récurrent des site archéologiques au Mexique : leur sustentabilité.

La table ronde de Palenque a également rendu hommage à une figure tutélaire de l'archéologie mexicaine des cinquante dernières années : l'archéologue Roberto García Moll. 

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